Source [Atlantico] : Laurent Wauquiez, président Les Républicains de la région Auvergne- Rhône-Alpes, a fait sa rentrée politique à Valence dimanche.
Atlantico : Il se faisait discret depuis plusieurs mois. Laurent Wauquiez, président Les Républicains de la région Auvergne- Rhône-Alpes, a fait sa rentrée politique à Valence dimanche. Un retour fracassant puisqu’il a promis de conduire la droite vers « un grand succès collectif » en 2027. Comment expliquer cette réapparition tonitruante ?
Arnaud Teyssier : Je ne suis pas certain que cette rentrée soit en elle-même tonitruante. C’est surtout l’annonce du retrait de sa région du dispositif « zéro artificialisation nette » qui semble faire couler un peu d’encre… Il me semble qu’il a tiré les leçons de sa première rentrée politique manquée, en mai dernier, dans les colonnes du Point, lorsqu’il avait présenté une sorte de « projet » marqué de multiples ambiguïtés : il semblait mettre en cause le système (la Vème ? L’Etat ?) plus que les personnes (Emmanuel Macron). Son image en était sortie plutôt brouillée. D’où la tonalité du discours d’aujourd’hui, très « en retrait », pour échapper sans doute aux reproches qui lui sont faits souvent de rechercher à tout prix l’effet médiatique. Le silence, en politique, a parfois des vertus – à condition de savoir le rompre avec force, et sur un sujet majeur. Laurent Wauquiez annonce certes clairement qu’il sera candidat, qu’il faut « se réinventer », « renverser la table », mais il reste dans les généralités. Certes il est un peu tôt, mais enfin, il s’agit tout de même de l’élection présidentielle : dans un pays qui, il y a peu, connaissait la tragédie du COVID, et dont le climat social est, c’est le moins que l’on puisse dire, loin d’être excellent, on attend tout de même un peu plus que des messages ou des recommandations pour « notre famille », ou l’expression, somme toute assez intello, d’une lassitude devant la « confrontation funeste entre bloc élitaire et bloc populaire ».