La Société de propagande, de Jean-Yves Le Gallou : l’entreprise de démolition passée au laser

La Société de propagande, de Jean-Yves Le Gallou : l’entreprise de démolition passée au laser

Source [Novopress] : C’est un petit livre, petit format, moins de cent pages au total, mais c’est un grand Jean-Yves Le Gallou, presque testamentaire. Cet énarque et essayiste, ancien député du FN au temps de Jean-Marie Le Pen, président de Polémia et cofondateur de l’Institut Iliade, livre dans La Société de propagande, qui vient de paraître aux Éditions La Nouvelle Librairie, le résumé des analyses et des combats, des arnaques contemporaines, des filons et des chevaux de Troie du mondialisme, jusqu’à l’esprit des batailles à mener pour l’avenir.

Jean-Yves Le Gallou voit clair, et l’exprime parfois avec fulgurance : « Les sociétés traditionnelles étaient encadrées par la foi religieuse, les relations de proximité villageoise ou bourgeoise, la vie et les fêtes communautaires, l’existence d’idéal-types humains et des codes de valeurs. » Leur dissolution a laissé une place vide, aussitôt comblée. « L’appareil de répression policière et judiciaire s’est développé », constate Le Gallou, exemples à la clef. Cette société de propagande n’est pas neuve. Elle est née « à la fin du XIXe siècle dans les cabinets de relations publiques américains au service des barons voleurs, ancêtres des grands oligarques », raconte Le Gallou. Un américain, Edward Bernays (1891-1995), mort à 104 ans, publie en 1928 Propaganda, sous-titré « Comment manipuler l’opinion en démocratie ». Bernays se veut au service du bien commun mais s’attache à une « véritable description du gouvernement invisible », explique Le Gallou. Depuis, ses techniques ont été appliquées largement dans nos sociétés par les tenants de la mondialisation et de la destruction des sociétés traditionnelles. Le Gallou en déduit la thèse de son livre : « J’appelle la société occidentale contemporaine société de propagande. Une société où la propagande est massive et se trouve être le premier déterminant de contrôle du comportement social. Un goulag mental imposé aux Européens. »

Pour lui, cette société s’installe à compter de la première guerre du Golfe (1991). On se souvient effectivement des tableaux brossés par les grands médias : l’immense armée de Saddam Hussein, la bombe atomique, les massacres d’enfants, etc. Les Français découvriront, quelques années plus tard, l’ampleur des mensonges, pour la plupart d’origine américaine. Le Gallou cite, une par une, ces grandes campagnes mondiales… très orientées. « En 2015, la photo du petit Aylan, retrouvé noyé sur une plage turque, fait le tour du monde pour culpabiliser les Européens et leur imposer une immigration de masse », rappelle-t-il. Parmi les grandes chapes de plomb, Le Gallou cite l’épidémie de Covid ou la guerre en Ukraine, « sur fond délirant de point Godwin : Poutine, le nouvel Hitler prétendant dénazifier l’Ukraine ». Et s’attarde sur la fenêtre d’Overton, un concept-clef. Overton, un juriste et politologue américain conservateur, explique et popularise ce mouvement du champ des positions politiques admises dans l’opinion publique. La bataille pour déplacer ce cadre explique les grandes manœuvres en cours avec, pour enjeu final, l’adhésion de l’opinion publique sur le mariage homosexuel, les frontières, la peine de mort, la PMA, la GPA… Cibles privilégiées de cette propagande inédite à l’échelle planétaire : les personnes âgées et les plus jeunes sommées de déconstruire leurs préjugés. Le Gallou détaille les méthodes, les formules, les canaux, les auteurs de référence, les fabriques de ce conditionnement, livres, médias, GAFA, publicité, cinéma, séries, droit, politique bien sûr, jusqu’aux entreprises qui ont quitté leur ancienne neutralité pour devenir militantes…

La Société de propagande veut embrasser, sur ces quelques pages, toutes les manœuvres des démolisseurs de civilisation. Mais qui trop embrasse mal étreint : plongé dans ce vaste dessein, Le Gallou laisse passer quelques allégations mal étayées, quelques surinterprétations ou généralisations faciles. Il va trop vite, par exemple, sur la « démocratie tronquée et pipeautée », contraignant le lecteur à le croire sur parole, et assène bien trop vite que « la fake news d’aujourd’hui est la vérité de demain », ce qui ne résiste pas à l’analyse des erreurs médiatiques d’hier.

Le Gallou n’a pas choisi entre la thèse démonstrative sans faille et l’ouvrage militant destiné aux convaincus, auxquels il adresse vingt et un précieux conseils pour déplacer la fameuse fenêtre d’Overton. L’ouvrage se mue alors en guide du combat culturel et politique ponctué de ce mot d’Homère : « Du combat, seuls les lâches s’écartent. »

Marc Baudriller

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